Lamoussa Kiema est un citoyen burkinabè qui s’est spécialisé dans la vente de sachets plastiques usagés. La cinquantaine révolue, Lamoussa parvient à subvenir aux besoins de sa famille grâce à cette activité. Dans son atelier situé au quartier Taab-tenga de Ouagadougou, Lamoussa emploie 3 personnes.

Au début, Lamoussa était un revendeur de batteries usées et de ferraille. Par la suite, il décide de diversifier son business et trouve son salut dans les déchets plastiques. Depuis lors, il achète et revend des sachets plastiques auprès des femmes qui écument dépotoirs, poubelles et ruelles de la ville de ouagadougou. Lamoussa est très rigoureux dans son activité, ses clients étant eux aussi exigeants. « Ils trient les sachets qui sont propres. Ils ne veulent pas ce qui est mélangé avec de la nourriture. Ils prennent les sachets mous qu’on peut écraser et non tous les sachets. Ils veulent des sachets légers », ajouta-t-il.
Lamoussa Kiéma ne fait pas le tour de la ville pour collecter les sachets. Ils les achètent auprès des personnes qui en ont fait une activité. Le kilogramme de sachet, il l’achète à cent (100) francs CFA. Dans son atelier, le cinquantenaire qui s’est consacré à l’achat des déchets plastiques depuis plus de deux (2) ans, fabrique des balles de sachets de cinq (5) à cent (100) kilogrammes. A son tour, il revend ces balles de sachets à une usine de la place à raison de cent vingt-cinq (125) francs le kilo. Cette usine, à son tour, transforme ces déchets en d’autres produits utilitaires (charbon écologique, produits cosmétiques et du savon). Une activité qu’il juge rentable et qui permet à plusieurs personnes d’assurer la pitance quotidienne de leurs familles, selon lui. « Des veuves, des vieilles et même des hommes se sont basés sur la vente de sachets pour pouvoir nourrir leur famille. Il y en a même qui ont dit qu’ils ne vont plus ramasser les saletés dans les poubelles parce que l’argent des sachets les aide par rapport aux saletés des poubelles », explique Lamoussa Kiéma.

Pour ce dernier, le business du sachet permet également de protéger la ville en limitant la pollution de l’environnement par les déchets plastiques. Lamoussa souhaite que l’Etat adopte un décret d’ouverture de comptoirs d’achats de sachets plastiques. « Si cela se réalise, les gens seront prêts à ramasser tous les sachets et ceci sera bénéfique pour l’environnement », a-t-il justifié.
Pendant la saison pluvieuse l’activité de Lamoussa Kiéma bat de l’aile faute d’approvisionnement. Il marque donc une pause pour se consacrer à la revente de batteries usées et de ferraille.
Par Bernadette Dembélé