Il est grand temps d’ouvrir les yeux et de scruter l’horizon. Surtout, comprendre et accepter qu’aucune bataille ne peut se gagner les yeux fermés (Issouf Ouédraogo).
Notre tragédie aujourd’hui, ce n’est pas d’avoir commis des erreurs, mais notre refus de regarder la réalité de notre pays en face. C’est-à-dire les erreurs dans la conduite des affaires. C’est assurément la pire des prisons. Quand on sait que l’on est en erreur et que l’on refuse de faire machine arrière, de reculer pour regarder, nous vivons dans la pire des prisons.
Ce déni nous conduit depuis à ne pas faire sienne de l’adage qui dit que : « l’homme mûr ne regarde pas là où il est tombé mais plutôt là où il a trébuché ». Dans la vie des hommes et des peuples, le fait de ne pas reculer pour regarder les erreurs peut conduire à un enlisement.
Ils sont nombreux les Burkinabè qui comprennent et acceptent que la voie actuelle que nous avons prise n’est pas la bonne, que nous faisons erreur. Ils savent ce que va coûter, à court et long terme, ce tâtonnement dans la gestion des affaires du pays. Ils savent que sans un consensus national, la « gouvernance politique » à elle seule ne peut pas conduire au changement de la mentalité dans ce pays.
Ils sont nombreux les Burkinabè qui espèrent encore, mais restent persuadés que c’est une grave erreur que d’abandonner ce régime à ses propres erreurs. Il est grand temps de nous débarrasser de ces postures qui consistent à dire « je m’en fou même si ça chute ». Il est grand temps de comprendre que se taire et fermer les yeux sur les erreurs conduira à un délitement total de ce pays.
Il est important de comprendre que si nous continuons à fermer les yeux sur les erreurs, nous ne pourrons pas empêcher certains qui sont dans l’émotion de commettre l’irréparable. En fermant nos yeux sur les erreurs, personne ne sortira gagnant. Nous périrons tous.
Issouf Ouédraogo, Journaliste