Le service communal des jeunes de Gourcy peine à communier avec son public. Nous avons fait un tour dans ce centre censé être un lieu de rencontres, d’échanges et d’écoute pour les jeunes du Zondoma.
À l’ombre d’un nimier toirs (3) jeunes parlent politique autour d’une table juste à l’entrée d’une maison de tyrolienne jaune et rouge. Il s’agit du « service communal des jeunes » de Gourcy, chef-lieu du Zondoma dans le Nord du Burkina.
Le service communal des jeunes est plus connu sous l’appellation de « maison des jeunes ». À l’intérieur, aucun jeune. L’unique bâtiment servant de médiathèque est fermé. « La maison contient des ordinateurs et une télévision », explique Ismaël Zamodo, gérant d’un kiosque à quelques mètres de la maison des jeunes de Gourcy.
Inaugurée en 2021, la maison des jeunes de Gourcy peine à rassembler les jeunes de la commune. « La vie est morose ici à Gourcy », laisse entendre la plupart des jeunes de Gourcy. Dans cette partie du Burkina, la majorité des jeunes sont présentement dans les sites d’exploitation artisanale d’or.
Selon les explications de Ismael « L’heure n’est pas à la distraction. Les jeunes ont besoin d’argent pour réaliser leurs projets. Une fois que tu gagnes de l’argent, tu pourras te connecter à Internet ».
La maison des jeunes de Gourcy, à l’instar d’autres espaces dédiés aux jeunes au Burkina Faso, est censée être un centre de rencontres et d’échanges culturels pour les jeunes de la province du Zondoma.
Depuis l’inauguration, la maison des jeunes de Gourcy a abrité quelques activités de formation et de projection de matchs de la champions League européenne. Dès lors, plus rien.
« Même pendant la CAN féminine, il n’y a pas eu de projection ici », insiste un jeune ayant pris la conversation en marche. Nous sommes en vacances et en saison pluvieuse, la maison des jeunes devait grouiller de monde, mais « le wifi est en panne à cause de la pluie » renchérit Ismaël.
L’herbe reprend progressivement ses droits dans la cour. Les jours se succèdent et la maison des jeunes de Gourcy semble perdre de sa jeunesse. Safiatou Ouédraogo est une jeune commerçante de produits de la pharmacopée. Elle a déjà suivi une formation à la maison des jeunes de Gourcy. Mais depuis lors, c’est silence radio.
« Depuis ma formation l’année passée, je n’ai plus mis pied ici. Pourtant, le centre est utile. Il devrait permettre aux jeunes de la commune de se rencontrer », explique-t-elle tout en nous proposant ses produits.
La commune de Gourcy prévoyait mener plusieurs activités au profit des jeunes, mais le coup d’État de janvier ayant entraîné la dissolution des conseils municipaux du pays, notamment celui de Gourcy a certainement affecté le calendrier municipal selon Ismaël. Le jeune homme est confiant qu’à la rentrée scolaire prochaine le service communal des jeunes de Gourcy va renouer avec son public.
La Rédaction