Un atelier de renforcement des capacités pour les associations de migrants en Afrique s’est tenu à la bourse du travail à Ouagadougou du 4 au 5 juin 2024. Organisé conjointement par la Confédération nationale des travailleurs du Burkina (CNTB) et la Confédération syndicale internationale région Afrique (CSI-Afrique), l’atelier a eu pour thème «promouvoir les droits humains et syndicaux des travailleurs migrants en Afrique par la mobilisation politique et la construction de la solidarité.»
L’atelier a vu la participation des acteurs des organisations humanitaires, des représentants d’associations de travailleurs migrants au Burkina Faso, d’experts venus du Ghana et du Togo. Il s’est ouvert avec une restitution des résultats d’une étude menée précisément au Ghana et au Burkina Faso. Une première présentation portant sur la cartographie des associations de migrants dans ces deux pays a aidé les participants à comprendre les stratégies organisationnelles, les réseaux de solidarité et les alliances au sein des associations de travailleurs migrants.
«À partir des diagnostics qui ont été faits, nous pensons pouvoir également faire des suggestions ou des propositions pour des actions futures à l’endroit d’une part des travailleurs migrants, mais aussi à travers des populations qui reçoivent. Parce qu’il faut des sensibilisations auprès des populations qui reçoivent pour éviter que d’autres ne voient les travailleurs migrants comme la source de leurs difficultés. Donc, il faut de part et d’autre mener des actions de sensibilisation, d’information et même de formation et, pourquoi pas, des accompagnements en termes d’accès à des emplois pour leur permettre de vivre décemment», a expliqué Marcel Zanté, secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Burkina (CNTB).
Les difficultés pour les migrants en Afrique d’accéder aux services de base ont aussi fait l’objet d’une seconde présentation mettant en relief le rôle des syndicats dans la défense des droits des travailleurs migrants. Ceux-ci devraient travailler à renforcer la solidarité, la lutte contre la xénophobie et l’activisme communautaire.
Selon Alex NKOSI, coordinateur pour les droits humains et syndicaux, la migration, la paix et la sécurité à CSI-Afrique, «les droits des migrants sont régis par diverses conventions internationales, régionales et nationales. À l’échelle internationale, des instruments comme la Convention internationale des Nations Unies sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, ainsi que des directives de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), définissent et protègent les droits des migrants.»
Les participants ont reconnu que l’OIM et le HCR sont particulièrement actifs dans la région, fournissant une aide humanitaire, des services de protection et des programmes de réintégration.
Toutefois, ils recommandent une collaboration renforcée entre les gouvernements, les syndicats, les organisations internationales et les communautés locales pour la mise en œuvre effective des droits des migrants. Les initiatives devant se concentrer sur la fourniture d’une aide humanitaire, la protection sociale, la protection juridique et le soutien à la réintégration et à l’inclusion sociale.
ct